Verte et rose

Le 06/11/2022 0

Qu’ils soient 5, 6 ou 7... un petit coup d’œil sur les couvertures des bibliothèques rose et verte.

Juste un peu d’histoire

La « Bibliothèque rose illustrée » est une collection de livres pour la jeunesse créée en 1856 par Hachette. Elle ne devient « Bibliothèque rose » que dans les années 70. Quant à la « bibliothèque verte », dédiée aux adolescents, elle apparaît dès 1923.

Au milieu des années 50, en plein baby-boom, Hachette décide d’orienter la collection vers « des séries à héros récurrents » et modernise (baisse des coûts pour une augmentation de la diffusion) les procédés d’impression (format, cartonnage, illustrations en couleurs, etc.). La comtesse de Ségur sera concurrencée par l’incontournable Enyd Blyton ! Les histoires « à l’américaine » triomphent !
C’est alors le début de l’âge d’or de ces deux collections : Fantômette, Le Club des cinq, Les Six compagnons, Le clan des sept, Oui-Oui, Alice, Caroline, les sœurs Parker, Michel, etc. Il y en a pour tous les âges ! Plus tard viendront les personnages de Disney et les sorcières de Winx.

https://www.bibliothequerose.com/

Modernisation et baisse de niveau

A partir de 2005-2010, l’éditeur prend la décision de donner un coup de jeune à ces collections. Les textes sont remaniés. Les nouvelles versions créent la polémique car cette modernisation revient à rabaisser le niveau de langage, preuve s’il en est qu’il est devenu nécessaire de rabaisser le texte au niveau d’inculture des jeunes générations formées à l’école moderne…
Enfin, c’est ce qu’on prétendait dans les journaux :
https://www.contrepoints.org/2015/06/13/210814-lecture-en-france-le-nivellement-par-le-bas

https://leplus.nouvelobs.com/contribution/1205546-le-club-des-cinq-retraduit-et-simplifie-on-prend-les-enfants-pour-des-imbeciles.html

Un coup d’œil à quelques couvertures : évolutions graphiques

L’apparence des personnages de la couverture du premier titre du Club des cinq (1962 pour cette édition) nous laisse songeurs : de quoi révolter les féministes et apporter des arguments aux zélateurs défenseurs du port du voile !
Rassurons-nous ! Annie et Claude (« Claudine » de son véritable prénom, garçonne que les médias d'aujourd’hui transformeraient en icone « transgenre » ) ont déjà un sacré caractère qui ne correspond pas au profil des femmes soumises aux valeurs patriarcales et aux stéréotypes genrés véhiculés et imposés inconsciemment par les garçons, leurs jeunes compagnons d’aventure, trop heureux de cantonner les filles dans des fonctions nourricières jugées subalternes perpétuant ainsi un système discriminant d’oppression sexiste –excusez le bla-bla, j’écoute trop France Inter en ce moment !